A Love with a sauce of Secret Chapitre 10 [ La ligue des Justiciers ]

Bruce Wayne, un milliardaire âgé d'une trentaine d'année devait concilier sa vie entre sa petite-amie de dix-sept ans, son poste de chef d'entreprise tout en travaillant avec le père de celle-ci et son alter-ego, un justicier sous le nom de Batman.

Léa Parker, une jeune lycéenne de dix-sept ans, fréquentait un milliardaire qui avait une dizaine d'années plus qu'elle. Elle devait le cacher à ses deux meilleurs amis et à sa famille, son père et son frère ; sa mère étant morte lorsqu'elle était plus jeune.

Les deux jeunes amoureux devaient concilier leurs vies personnels tout en essayant de vivre leur amour tranquillement...Que de bouleversements en perspective !


1.

Au lycée de Gotham-City, une bande de trois inséparables amis discutèrent dans la cafétéria. Deux filles et un garçon. Tout d'abord, on avait Mary-Anne qui était une jeune élève légèrement lunatique. Elle avait un fort caractère et avait un goût prononcé pour la nature. Ensuite, on avait Matt, le rigolo de la bande. Il passait son temps à raconter de mauvaises blagues mais malgré son sens de l'humour assez douteux, il était un très bon copain sur qui on pouvait compter. Enfin, il avait Léa qui incarnait la parfaite lycéenne. Elle avait d'excellents notes et elle était toujours là pour aider ses camarades et les professeurs.

« Je n'arrive pas à croire que je n'ai eu que 1 sur vingt dans mon contrôle de maths ! Toutes les réponses étaient bonnes ! Je vous maudis, monsieur Wildner !», s'écria Mary-Anne, indignée.

Elle se vengea sur son assiette de macaronis au fromage sous le regard amusé de sa meilleure amie, Léa. Mary-Anne était plutôt une élève sérieuse et assez bonne dans certaines matières mais en mathématiques, ses notes étaient toujours catastrophiques.

«Peut-être que monsieur Wildner a remarqué que même si toutes les réponses étaient bonnes, on ne voyait pas tes explications qui t'avaient permise de trouver ces résultats ! Mary-Anne, la prochaine fois, tu y réfléchiras à deux fois avant de me copier dessus ! Tu aurais pu au moins prendre tous mes notes au lieu de recopier que les résultats ! », répondit Léa, légèrement agacée.
« Tu plaisantes ?! Tu as pratiquement utilisé un recto verso juste pour répondre à la première question ! », renchérit Mary-Anne.
« Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, c'est ça le principe des maths ! »

Mary-Anne lui tira la langue.

« Et encore, tu as eu de la chance que monsieur Wildner t'a donné un point pour la propreté de ta copie », ajouta en souriant Léa.

Mary-Anne lui lança un regard noir. Matt éclata de rire devant la dispute de ses deux meilleures amies. Ce n'était pas la première ni la dernière que les deux jeunes lycéennes se disputaient. Mais malgré ses petits disputes sans importance, Léa et Mary-Anne s'entendaient à merveille.

« Arrêtez de vous battre les filles ! Ce n'est pas un drame », fit Matt, tentant d'apaiser la tension.
« Ca se voit que ce n'est pas ton père qui va te tuer parce-que tu as eu une mauvaise note en maths ! », s'énerva Mary-Anne.
« Oh arrêtes ! Si je devais t'écouter, tu serais morte un milliard de fois ! », répliqua Matt.

Mary-Anne lui donna un violent coup de coude provoquant un fou rire de la part de Léa. Puis Mary-Anne et Léa se regardèrent dans les yeux et finirent par rire ensemble.

« Il faut que je me fasse frapper dessus pour vous vous réconciliez ? », gémit Matt.
« Faut croire », rit Léa.

Matt fit semblant d'être vexé avant de rejoindre ses deux amies à un fou rire incontrôlé. Les trois amis n'arrêtaient de se chamailler mais ils s'adoraient. Alors que Mary-Anne et Matt avaient des difficultés à se calmer, Léa cessa de rire. Elle observa ses deux meilleurs amis et ses pensées vagabondaient vers Bruce Wayne, le séduisant milliardaire de Gotham-City et accessoirement son petit-ami. Elle le fréquentait depuis moins d'un mois mais elle se sentait tellement proche de lui. A vrai dire, cela faisait plusieurs mois qu'ils se tournaient autour avant que Bruce décide enfin de faire le premier pas. Léa n'arrivait pas encore à croire qu'elle sortait avec l'unique Bruce Wayne, le célibataire le plus convoité de la ville. Mais cette histoire n'avait pas que de bon côté. En effet, elle devait mentir à son entourage, il s'était convenu avec Bruce qu'ils devaient garder leur relation amoureuse secrète. Léa étant toujours mineure, Bruce aurait de sérieux ennuis si quelqu'un apprenait la vérité. Comme la jeune lycéenne ne voulait surtout pas que son petit-ami ait des ennuis à cause d'elle, elle avait donc décidé de ne rien raconter à personne de leur relation, même à ses deux meilleurs amis. Et même si elle tenait à respecter sa promesse, ce n'était pas tous les jours facile de vivre avec ce secret. Parfois, elle avait besoin d'en discuter, d'en parler avec Mary-Anne par exemple ou même Matt. Elle aimait bien s'imaginer des blagues que pourrait sortir Matt si celui-ci apprenait la vérité. Et Mary-Anne, quant à elle, serait bien capable de la harceler pour savoir tous les détails de son couple...Léa sourit, elle les connaissait tellement bien et elles aimaient, ils comptaient énormément pour elle. Comment arrivera t-elle à garder le secret pour elle ? Telle était la question.



2.

Le lendemain matin, dans le manoir Wayne, Bruce prenait son petit-déjeuné tranquillement tout en regardant les informations.

« La nuit dernière, Batman a une fois de plus réussi à arrêter un dangereux criminel. Cette affaire nous a également montré que la collaboration entre ce justicier masqué et les forces de police ne fait que de se renforcer au fil du temps. C'est donc de bonne augure pour la sécurité de notre ville et les criminels n'ont qu'à bien se tenir ! », raconta le journaliste, avec une touche d'humour.

« Ce Ted Parkins a toujours le mot pour rire ! », fit Alfred. « Mais dans le fond, il a raison. Le fait que Batman ne soit plus traqué par la police va lui permettre d'arrêter le plus de malfrats », ajouta t-il.

Bruce acquiesça tout en mangeant ses céréales. Alfred sourit, son protégé n'était pas très bavard mais il savait que Bruce était ravi que la police avait enfin confiance en lui.

« Quand reverrez-vous mademoiselle Parker ? », demanda Alfred.

Bruce leva les yeux en l'air et ne put s'empêcher de réprimer un sourire. Son vieil ami était toujours très intéressé par sa vie amoureuse.

« J'ai un rendez-vous avec elle cette après-midi. Elle doit venir ici. », répondit-il.

Alfred acquiesça et reversa des céréales dans le bol de Bruce, celui-ci rit doucement. Son major-d'homme ne voulait surtout pas qu'il meure de faim. Il prenait tellement soin de lui.

« Je ne sais pas où je vais avec Léa », ajouta Bruce, après un moment de silence. « Je l'apprécie énormément mais...mais notre histoire est loin d'être facile. »
« Aucune histoire d'amour n'est facile », coupa Alfred sur un ton philosophique.
« Vous savez très bien de quoi je parle, Alfred. Je risque de sérieux ennuis avec Léa, elle est encore mineure !...Pourtant, je ne me vois pas la quitter... »
« C'est peut-être parce-que ce que vous ressentez pour mademoiselle Parker est plus de la sympathie », ironisa légèrement Alfred.

Bruce ne répondit rien mais Alfred comprit qu'il avait vu juste. Bruce Wayne ne changerait jamais, il avait eu plusieurs relations amoureuses dans sa vie mais ce n'était jamais sérieux, ce n'était que des aventures sans lendemain. Bruce avait un don pour choisir les filles dont il savait pertinemment qu'elles n'étaient pas faites pour lui. C'était comme si qu'il ne voulait pas être heureux...En vérité, Bruce ne voulait surtout pas s'attacher à une femme. Il tenait trop à Batman et surtout arrêter les dangereux criminels...Mais Léa devait avoir quelque chose en plus pour que Bruce, pour une fois dans sa vie, se laisse enfin aller. Pour Alfred, cette fille était une véritable bénédiction et espérait secrètement que leur relation dure le plus longtemps que possible...




3.

Le mercredi après-midi, Léa n'avait pas cours. Elle en profitait pour passer du temps avec Jess, en allant faire du shopping par exemple mais depuis qu'elle sortait avec Bruce, elle avait annulé leurs sorties pour pouvoir passer des moments en tête à tête avec son petit-ami. Léa avait menti à sa meilleure amie en disant qu'elle préférait passer ses après-midi de mercredi à s'avancer dans les devoirs. Elles étaient en dernière année et passaient donc leurs diplômes à la fin de l'année. Mary-Anne s'était beaucoup vexée mais elle n'arrivait jamais à en vouloir longtemps à Léa. Celle-ci se sentait terriblement mal de lui avoir menti mais elle n'avait pas vraiment le choix...

Elle ajusta sa tenue avant de frapper à la porte du manoir Wayne. Cela faisait un mois qu'elle fréquentait le beau milliardaire mais la jeune lycéenne était encore mal à l'aise devant lui. C'était son premier petit-ami et elle n'avait pas choisi n'importe qui...

Elle fut interrompue dans ses pensées par Alfred, celui-ci avait ouvert la porte et lui sourit. Elle appréciait beaucoup le major-d'homme, il était toujours très gentil avec elle.

« Mademoiselle Parker, c'est un vrai plaisir de vous revoir », dit Alfred, sincère.

Léa le remercia en lui souriant. Alfred le fit entrer.

« Maître Wayne se trouve dans le salon. Voulez-vous une collation ? », lui demanda gentiment.
« Non merci, Alfred », lui répondit Léa, d'une voix douce.

Son seul véritable désir était de voir Bruce et ce Alfred l'avait bien compris. Léa avança doucement vers le salon. Le manoir était tellement immense qu'elle était bien capable de s'y perdre ! Elle arriva dans le salon et le vit, il était habillé comme toujours d'un costume sans cravate -il détestait les cravates.

«Bonjour... », fit timidement Léa.


Bruce alla vers elle, il semblait ravi de la voir. Il l'embrassa. Léa savoura le baiser : il embrassait tellement bien. Tout en continuant à l'embrasser, il l'emmena vers le canapé. Ils cessèrent leur échange, puis Léa s'assit sur les genoux de Bruce. Ils restèrent enlacés en silence pendant plusieurs minutes. Ils appréciaient ces moments de complicité. Non loin de là, Alfred les observait, avec un sourire aux lèvres.



4.

Le soir venu, Léa entra chez elle. Elle habitait dans une belle maison, dans un quartier de revenus moyens. La famille Parker vivait grâce au salaire de Sam Parker, le père de Léa ; Léïa, sa femme était morte depuis quelques années. Sam était un brillant comptable, il travaillait souvent avec Bruce Wayne. Son salaire lui suffisait largement à faire vivre sa famille, il était un père attentionné et aimait plus que tout ses enfants : Léa et Jackson. Jackson était un jeune homme âgé de dix-neuf ans, il était en première année à l'université de Gotham-City. Il habitait toujours chez son père, l'université étant à proximité et il ne sentait pas vraiment prêt à habiter dans un appartement. Jackson était en effet un garçon plutôt immature et très paresseux. Mais il était un garçon gentil et attentionné. Avec Léa, ils formaient une jolie famille.

Lorsqu'elle entra dans le salon, elle vit son frère en train de jouer à un jeu vidéo. Son frère ne changera donc jamais !

« Tu n'as pas des devoirs à faire ? », demanda Léa, sur un ton réprobateur.

Jackson soupira. Même si elle adorait sa sœur, il ne pouvait néanmoins plus supporter qu'elle jouait la maman poule avec lui. En effet, depuis la mort de leur mère, sept ans plus tôt suite à un accident de voiture, Léa l'avait peu à peu remplacée. Et depuis qu'elle était devenue une jeune femme, capable d'accomplir des tâches domestiques, Léa s'occupait donc de l'entretien de la maison. Son père était vraiment très fier de sa fille, c'était une jeune fille intelligente, brillante et qui n'avait pas peur de salir les mains ! Contrairement aux jeune filles modernes de nos jours, se couper un ongle ne lui faisait pas peur, bien au contraire. Elle était loin d'être superficielle, et ce, Jean en était extrêmement fier. Mais outre les tâches ménagères, Léa prenait parfois son « rôle » un peu trop au sérieux, et surtout envers son frère...

« Tu peux parler, j'ai vu ton dernier devoir d'Histoire, tu as eu une note assez moyenne par rapport à tes autres devoirs dans cette matière », répliqua Jackson, irrité.

Touché. A cause de sa relation avec Bruce, Léa s'était un peu désintéressée à ses cours et ses notes en ressentaient. Elle devait vraiment apprendre à mieux gérer son travail mais entre ses amis, sa relation secrète avec Bruce, l'entretien de la maison, etc., elle n'avait vraiment très peu de temps pour elle !

« J'ai eu plus que de la moyenne, c'est largement suffisant ! », répondit-elle, avec mauvaise foi. « Et puis ce n'est pas de moi dont il est question mais de toi ! Il faut que tu te ressaisisses si tu veux réussir ton année ! ».

Jackson grommela. Et alors qu'il allait répliquer une de ses répliques sanglantes, il fut stoppé par l'arrivée de son père.

« Bonsoir ! », dit ce dernier, de bonne humeur.

Mais lorsqu'il vit la tension entre ses deux enfants, il sut qu'ils étaient encore en train de se disputer. Il adorait ses enfants mais ces derniers n'arrêtaient de se chamailler pour un oui ou pour un non, et ce, il ne le supportait plus. C'était particulièrement dans ces moments-là que sa femme lui manquait le plus. Elle seule arrivait un moyen de calmer ses deux garnements. Après un léger soupir et le cœur serré -le souvenir de sa défunte épouse était en très présent-, il s'adressa envers ses deux progénitures.

« Quelle est la raison de votre dispute, cette fois ? », demanda t-il, d'un ton légèrement agacé.

Léa se retourna vers son père, stupéfaite.

« Comment sais-tu qu'on s'est disputé ? ».
« Vous êtes mes enfants, je vous connais ! Et puis la façon de vous vous lancer des regards noirs, ce n'était pas bien difficile ! ».

Léa et Jackson baissèrent la tête, honteux. Ils savaient que leur père ne pouvait plus supporter leurs chamailleries.

« Tu es entré tôt aujourd'hui ! », fit soudainement Léa pour changer de sujet.

Sam rit doucement, sa fille chérie resterait toujours la même, dès qu'elle se sentait un peu coupable ou que la situation était un peu tendue, elle changeait radicalement de sujet.

« En effet. Bruce Wayne a décidé de nous laisser rentrer plus tôt...puisque dans moins d'un mois, ce sera l'inventaire et on sera obligé de travailler très tard », expliqua t-il.

Comme à chaque fois que son père mentionnait le nom de son petit-ami, Léa sursauta. Elle se disait parfois qu'elle se trouvait vraiment dans une situation saugrenue, en sortant avec le patron de son propre père.

« Ce Wayne est vraiment cool », s’enchérit Jackson tout en continuant à jouer à son jeu vidéo.

Sam acquiesça.

« Mais au fait, tu n'aurais pas des devoirs à faire, toi ? », demanda ce dernier à son fils aîné.

Dépité et sous le regard amusé de sa sœur, Jackson poussa un long soupir et se décida à contrecœur à arrêter son jeu et à monter dans sa chambre pour travailler... « On ne peut jamais être tranquille ! », se dit-il.


5.

Un jour, Bruce avait donné rendez-vous à Léa pour passer une soirée en amoureux. Comme c'était un samedi, elle avait la permission de rester dehors jusqu'à vingt-une heure, son père lui faisant confiance et pensait qu'elle était maintenant apte à avoir un peu plus d'indépendance.

Devant son miroir, Léa observa sa tenue. Elle avait mis une tunique simple blanc par-dessus un leggings noir et des bottes à talon assorties. Elle s'était nouée ses cheveux d'un chignon désordonné et s'était maquillée légèrement. On ne devait pas remarquer qu'elle avait un rendez-vous galant, sa famille risquerait de lui poser des questions indiscrètes. Lorsqu'elle se jugea satisfaite, elle quitta le foyer familial, prit un taxi et direction le Manoir Wayne. Les chauffeurs de taxi étaient toujours étonnés de voir qu'une jeune fille telle que Léa allait voir un homme comme le milliardaire Bruce Wayne, c'est pourquoi la lycéenne n'hésitait pas à leur donner un pourboire conséquent pour leur discrétion. Pourboire remboursé par son petit-ami qui ne voulait pas que Léa se ruine à cause de lui.

Arrivée au Manoir Wayne, Léa frappa à la porte. Comme d'habitude, Alfred lui ouvrit avec son éternel sourire bienveillant. Cependant, elle remarqua rapidement qu'il avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer.

« Il n'est pas là, n'est-ce pas ? », demanda t-elle, d'une voix déçue.

Ce n'était pas rare que Bruce annule leurs rendez-vous à cause des « urgences », la plupart du temps, c'était à cause de son travail mais Léa n'était plus aussi dupe. Elle commençait à le connaître et elle voyait bien qu'il lui mentait parfois...Avait-il une autre petite-amie ? De temps en temps, elle lisait honteusement des revues de la « sale » presse, c'est-à-dire des revues people. Elle détestait ce genre de presse mais c'était la seule façon de voir si Bruce la trompait ou non. Cependant, il s'était convenu entre les amoureux mais également avec Alfred, que Bruce Wayne devait continuer à jouer son rôle de Playboy et donc de se montrer avec des femmes très séduisantes, mais sans que cela n'aille loin. Au début, cela ne dérangeait pas à Léa, au contraire, elle trouvait presque que cela drôle mais au fil du temps, la jalousie avait pris place. Heureusement, Alfred n'arrêtait pas de la rassurer : Bruce lui était fidèle et ses femmes n'étaient pas importantes pour lui. Curieusement, elle faisait plus confiance à Alfred qu'à son propre petit-ami. Elle savait qu'il ne lui raconterait jamais de mensonges. Alors si c'était vrai, que faisait réellement Bruce ?

« Maître Wayne m'a tenu de vous qu'il était sincèrement désolée, il a eu une urgence à Wayne industries. Mais vous pouvez l'attendre dans le salon si vous le voulez, il n'en a pas pour longtemps », lui répondit-il.

Léa acquiesça et Alfred l'accompagna donc dans le salon. Celui-ci était spacieux et lumineux. Il s'y trouvait une cheminée dont au dessus était accroché un tableau représentant les parents de Bruce, Martha et Thomas Wayne. Elle resta pendant plusieurs minutes à observer le tableau. Elle avait perdu sa mère mais ce qu'avait vécu Bruce était bien différent et beaucoup plus douloureux : il avait insisté aux meurtres de ses parents alors qu'il n'était qu'un enfant.

Puis Alfred lui servit un cappuccino -la boisson chaude préférée de Léa. Celle-ci le remercia et but lentement sa tasse. Elle resta pendant un long moment sur le canapé beige, plongée dans ses pensées. Soudain, ne pouvant plus rester assise, elle se leva et se dirigea vers la cuisine. Elle vit Alfred en train de faire la vaisselle. Sans un mot, elle le rejoignit et l'aida.

« Je ne suis pas convaincu que maître Bruce va apprécier que sa petite-amie aide son pauvre majordome », fit Alfred.
« Voyez-vous Bruce Wayne dans la pièce ? Et puis de toute façon, avec ou sans son accord, je vous aiderai ! Et faire la vaisselle me change les idées », finit Léa, en souriant.

Alfred rit doucement. Cette jeune fille était tellement différente des conquêtes habituelle de son hôte. Et il la préférait à toutes ces dernières. En effet, contrairement aux autres, il savait que Léa était vraiment éprise de Bruce, et qu'elle ne le fréquentait pas juste pour son compte en banque. De plus, c'était vraiment une jeune femme qui avait une personnalité bien à elle, il avait terriblement à croire qu'elle n'avait que dix-sept ans alors qu'elle était vraiment très mûre. Mais elle avait néanmoins quelles petites manies qui caractérisait son jeune âge, par exemple, lorsque Bruce la complimentait et qu'elle baissait les yeux en rougissant. Mais cela la rendait très attirante. Pour une fois, se disait Alfred, Bruce avait bien choisi.


Une heure plus tard, Bruce rentra enfin chez lui. Son « urgence » n'avait aucun rapport avec son entreprise. En fait, Batman venait d'être informé que le Joker s'était évadé de prison. Depuis plusieurs mois, le justicier masqué était devenu un allié avec la police de Gotham-City, et non plus un ennemi. Le commissaire Gordon lui faisait confiance et eux deux entretenaient une relation assez particulière, lui seul avait le moyen de contacter Batman, ce dernier préférant collaborer avec le commissaire qu'avec une autre autorité de la police.
Le Joker avait donc réussi à s'échapper à la surveillance des gardiens de la prison d'Arkham. Malheureusement, Batman avait fouillé dans toutes les anciennes cachettes du Joker, sans aucune résultat : il avait disparu.

Se rappelant qu'il avait un rendez-vous avec Léa, Bruce avait décidé de stopper ses recherches pour le moment. Après tout, il ne pourrait rien faire de plus, sans de nouvelles informations. Et puis surtout, il avait une terrible envie de passer un moment avec elle, c'était tellement rare.
A son arrivée, il la vit en train de converser avec Alfred, Léa était assise sur le comptoir et essuyait la vaisselle. Bruce sourit, sa petite-amie avait rapidement pris ses marques.

« Hum, hum », fit-il.

Alfred et Léa sursautèrent soudainement. La lycéenne sauta du comptoir rapidement et se tourna vers son petit-ami, honteuse. Bruce rit doucement, il adorait son innocence.

« Tu n'as pas à sentir gênée. Ici, c'est chez toi », ajouta Bruce.

Léa lui sourit et l'embrassa. Puis, Bruce l'emmena vers le salon. Ils restèrent enlacés tout en discutant de tout et de rien. Ils regardèrent ensuite la télévision et lorsqu'ils aperçurent le Joker dans la télé. Apparemment, ce dernier avait réussi à pirater une chaîne de télévision. Alerté, Bruce tenta de changer de chaîne, sans succès. Le Joker avait piraté toutes les chaînes !

« Bonsoir à tous et à toutes ! N'essayez pas de changer de chaîne, cela ne servira à rien ! J'ai pris le contrôle de toutes les chaînes ! Ainsi, vous serez obligé de ne regarder que moi. A moi, les 100 %
d’Audimat ! », commença le Joker, avec un rire machiavélique. « Ce soir, je vous propose une interview en exclusivité avec notre cher et bien aimé maire ! ».

La dernière phrase signifiait en fait qu'il avait l'intention de kidnapper le maire et ce, tout le monde qui regardait l'émission le savait parfaitement.

« Il est complètement fou », fit Léa, effrayée.

Bruce se leva précipitamment en ayant l'intention d'aller dans la bat-cave pour y enfiler son costume. Mais Léa l'en empêcha.

« Bruce, que fais-tu ? », demanda t-elle, stupéfaite.

Le milliardaire était dans un impasse, Léa ne devait absolument pas se douter de ses activités plus ou moins particulières. Heureusement, Alfred était toujours là pour l'aider. Ce dernier venait d'arriver dans le salon, et dès qu'il remarquera le Joker dans la télévision et le regard apeuré de son hôte, il comprit immédiatement son dilemme.

« Maître Wayne, votre secrétaire vient d'appeler, il y a une urgence à l'entreprise Wayne ! », mentit le vieil homme.

Bruce remercia son ami en silence, avant de s'excuser auprès de Léa et quitter rapidement la pièce. Mais malgré le mensonge d'Alfred, Léa était sceptique.

« Je n'arrive pas à y croire », murmura celle-ci. « Le maire va se faire kidnapper et lui va dans son entreprise ! A croire que c'est beaucoup plus important qu'une vie humaine ! Je ne le pensais pas comme ça... », finit-elle, déçue.

Alfred fut peiné, il avait terriblement envie de raconter toute la vérité à la jeune femme mais il n'en avait pas le droit, et surtout ce n'était pas à lui d'en parler. Il espérait secrètement que Bruce allait bientôt tout lui révéler, au risque de la perdre à jamais...

Bruce était embêté...mais surtout épuisé. Après des heures de poursuite du Joker, il était enfin rentré chez lui. Il l'avait réussi à arrêter ses agissements et le maire était hors de danger. Il devait alors être soulagé et ravi, mais ce ne fut pas le cas. En effet, lorsqu'il fut rentré chez lui, il avait remarqué amèrement que Léa n'était plus là. Alfred n'avait pas besoin de lui expliquer que sa petite-amie n'avait pas appréciée la façon dont il était précipitamment parti...Elle devait maintenant pensé qu'il était un être insensible et égoïste. Et tout cela était la faute de ce satané Joker ! Bruce le maudissait. Avant de se dire que ce n'était pas de sa faute, qu'il avait malheureusement tous les torts dans cette histoire...Mais il l'était obligé : Léa ne devait absolument pas être au courant de ses agissements plus ou moins particuliers.

Il soupira et s'adossant contre son fauteuil, située près de la cheminée. Il observa le tableau de ses parents. Il avait pris l'habitude de s'asseoir à cet endroit-là lorsqu'il se sentait seul et mélancolique. Il était aussi en colère contre lui. Ce n'était pas rare qu'il tombe sous le charme d'une belle jeune femme et que celle-ci entre un peu dans sa vie, mais avec Léa, c'était totalement différent. Sans s'en rendre compte, la jeune lycéenne avait pris une place considérable dans sa vie, mais surtout dans son cœur. Il devait bien s'avouer qu'il était sincèrement amoureux d'elle. Et cette révélation était un désastre ! Il n'avait pas le droit de ressentir ce genre de sentiments, il avait beaucoup trop de responsabilités. Il n'avait pas le droit de laisser entre Léa ou n'importe quelle autre personne dans sa vie, c'était bien trop dangereux. Si Léa connaissait sa double vie, elle serait en danger...Et il tenait trop à elle pour supporter qu'il lui arriverait quelque chose, surtout à cause de lui.

Il se maudit. Pourquoi s'était-il laisser autant allé ? Il aurait s'éloigner de Léa lorsqu'il était encore temps. Maintenant...Maintenant, c'était beaucoup trop tard. Il était désespérément amoureux de Léa et il ne voulait pas se séparer d'elle. Que devait-il faire ? La laisser entrer dans sa vie ou s'éloigner d'elle malgré tout l'amour qui lui portait ?
Et alors que sa décision se penchait naturellement vers la seconde option -Bruce étant persuadé qu'il n'avait pas le droit au véritable bonheur- une tempête éclata et un éclair surgir brutalement. Bruce leva les yeux et vit que la puissance de l'éclair illuminait le tableau représentant ses deux parents défunts. Il comprit. Ses parents lui venaient de faire un signe : celui de ne pas quitter Léa.

Pris d'une pulsion soudaine, il sortit précipitamment du manoir et prit sa voiture pour se diriger chez Léa. La tempête faisait rage, il se disait qu'il était fou de conduire sous un temps pareil mais il avait profondément envie de voir Léa. Il ne savait pas du tout ce qu'il allait se passer mais pour une fois de sa vie, il allait écouter son cœur et non sa fichue raison.

Il arriva rapidement chez Léa. Il se demanda alors comment il allait pouvoir entrer dans la maison sans réveiller ni son père, ni son frère. Le père de Léa risquerait de se poser pas mal de questions s'il voyait son patron à trois heures du matin devant le seuil de sa porte d'entrée. Bruce décida donc d'escalader le mur pour entrer par la fenêtre de la chambre de sa bien-aimée. Le milliardaire avait reconnu tout de suis la chambre de Léa car celle-ci lui avait dit qu'elle était la seule à avoir une mini-terrasse devant sa fenêtre. Lorsqu'il remarqua la dite terrasse, il entreprit à escalader le mur. Une action assez dangereuse mais grâce à son alter-ego Batman, il avait plusieurs réflexes. Il arriva donc rapidement sur la terrasse et il la vit. Elle dormait profondément dans son lit. Qu'est-ce qu'elle était belle ! Il ne l'avait pas jamais dormir. En fait, leur relation n'avait jamais été aussi loin...

Il toqua doucement à la fenêtre en priant pour que cela suffit à Léa pour se réveiller. Il ne pouvait pas en effet frapper fort au risque de réveiller les deux autres hôtes de la maison. Mais malheureusement, Léa dormait toujours aussi profondément. Frustré, il retoqua un peu fort en chuchotant son prénom. Mais il désespérait. Cela ne servirait à rien. Léa ne l’entendrait pas.

Et alors qu'il allait abandonner, il fut surpris de voir une petite lumière qui venait de s'allumer brusquement. Léa venait de se réveiller ! Celle-ci l'observa avec de gros yeux. Elle se leva de son lit et se dirigea vers la fenêtre. Même si seule la lampe de chevet était allumée, Bruce pouvait voir que Léa ne portait qu'une nuisette de nuit. Nuisette qui mettait en valeur ses formes et qu'il donnait une vue plongeante dans son décolleté. Léa était tellement stupéfaite qu'elle n'avait pas remarqué qu'elle était en petite tenue devant Bruce.

Elle ouvrit la fenêtre.

« Mais...Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu es devenu fou ? Et si mon père se réveille ? », demanda t-elle, mi en colère, mi surprise.
« Il fallait que je... -en fait il ne savait pas pourquoi il était venu à une nuit pareille. Je...J'avais juste envie de te voir », répondit-il.

Léa rit nerveusement, et lorsqu'il vit qu'il était complètement trempé à cause de la pluie, le laissa entrer avant de fermer soigneusement la fenêtre.

« Et cela ne pouvait pas attendre demain ? », chuchota t-elle pour éviter de réveiller son père ou son frère.
« Non...Enfin, oui. Mais je tenais vraiment te voir maintenant. »

Léa était complètement ahurie. Elle avait presque du mal à reconnaître son petit-ami. Lui qui était un peu « coincé », extrêmement sérieux en ne prenant jamais de risques pour que personne ne sache leur relation ; il semblait si détendu et si...insouciant. Avait-il bu ?

« Tu as bu ? », demanda t-elle alors.
« Non, enfin, un peu mais je ne suis pas saoul », se défendit Bruce. « Je voulais juste m'excuser pour mon comportement de tout à l'heure. Je...Écoutes, ma vie est tellement compliquée et parfois, il faut malheureusement que tu passes après mes activités. Mais ce n'est pas pour ça que tu n'es pas importante pour moi, bien au contraire. J'y suis juste obligé. Peut-être qu'un jour, tu comprendras mais il est encore un peu tôt.  Sois patiente », finit-il tout en caressant tendrement sa joue.

Léa se posait des centaines de questions, Bruce venait implicitement lui dire qu'il lui cachait des informations sur sa vie. Il lui demandait d'être patiente, et Léa avait bien l'intention d’exaucer sa demande. Elle acquiesça.  Bruce sourit puis l'embrassa doucement.

Au début, ce n'était qu'un baiser inoffensif, mais au fur et à mesure, le baiser s'intensifia. Bruce ressentit le corps chaud de son amante. Sa nuisette était tellement fine qu'il avait presque l'impression de caresser son corps doux et parfumé. Il devait s'éloigner avant de franche la limite...Mais Léa l'emmena brusquement sur son lit. Elle avait l'impression de ne plus contrôler ses actes, cet homme la rendait tellement fou ! Ses baisers étaient tellement passionnés qu'elle n'avait qu'une envie : qu'il continue à jamais.

Aveuglé par son désir, Bruce quitta sa bouche pour explorer son cou puis descendre plus bas. Léa avait entouré ses jambes autour de sa taille et gémit sous les caresses expertes de son amant. A cet instant, ils ne savaient plus ce qu'ils faisaient, ils n'écoutaient que leur désir tout en oubliant qu'à quelques mètres d'eux, dormait profondément le père de Léa...

Soudain, Bruce repris doucement ses esprits et stoppa l'échange.

« Je...Je crois que je devrais y aller », dit-il, légèrement essoufflé.

Frustrée, Léa ne voulait surtout pas qu'il s'en aille. Cela faisait quelque temps qu'elle désirait que leur relation aille plus loin.

« Non...Je suis prête », dit-elle alors, sûre d'elle.

Bruce l'observa attentivement. C'était une pure folie. Son père était dans la chambre d'à côté ! Qu'allait-il faire ? Il devait refuser même s'il n'avait qu'une envie de continuer. Sentant son hésitation, Léa ajouta :  « Je t'en prie. Je...On fera attention ».
Et elle l'embrassa et fit disparaître par la même occasion les résistances de son amant.

Le lendemain matin, Bruce se réveilla doucement. La première chose qui vit, ce fut Léa. Elle dormait encore profondément. Bruce ne put s'empêcher de sourire en voyant son visage doux et innocent, on aurait dit un ange. Mais Léa avait perdu à tout jamais son innocence. A cause de lui, elle était devenue une « femme ». Une pointe de culpabilité commença à s'insinuer en lui. Qu'avait-il fait ? Elle était encore beaucoup trop jeune. Mais alors qu'il commença à regretter, il entendit Léa gémir doucement son prénom dans son sommeil. Bruce sourit et toute sa culpabilité disparu. Il l'aimait et Léa était assez grande pour prendre se propres décisions. Il ne l'avait pas forcée, elle était complètement consentante. Ils se fréquentaient depuis plusieurs semaines, à un moment ou autre, cela aurait été inévitable. Il n'avait donc pas à se culpabiliser pour quoi que ce soit, c'était naturel et humain.

Il commença alors à embrasser le haut de son épaule ce qui eu l'effet de la réveiller. Lorsqu'elle ouvrit complètement les yeux, elle le vit et lui sourit. Elle l'embrassa doucement, elle était tellement heureuse de le voir, elle pensait qu'il partirait avant son réveil.

« Bonjour », fit-il, d'une voix rauque.
« Bonjour », répondit Léa en souriant.

Bruce se mit sur le dos et laissa Léa mettre sa tête contre son torse. Elle mit une main à l'emplacement de son cœur et fut ravie de l'entendre battre fortement. Écouter les battements de son cœur était une douce mélodie. Elle aurait pu rester des heures dans cette position tant qu'elle se sentait paisible et en sécurité. C'était tellement bien. Tellement bon. Que demander de plus ?

Léa repensa ensuite à la nuit pensée avant de rougir fortement. Elle avait encore du mal à croire que cela n'était pas le fruit de son imagination, que cela n'avait pas existé. Mais lorsqu'elle se souvint de la façon dont Bruce l'a touchée, l'a caressée, et lui a murmuré de mots doux ; elle sut que ce n'était pas un rêve. Bruce lui avait bien initiée aux joies du plaisir charnel. Ce fut une drôle de sensation. Même si au fond, elle était toujours la même, elle se sentait néanmoins différente. Oui, elle se sentait plus...femme. Elle sourit : elle était désormais une femme et non plus une petite fille. Elle remercia intérieurement Bruce, celui-ci avait su être doux et patient avec elle, il n'avait pas été ni trop brusque, ni trop pressé. Il avait été là pour la rassurer et c'était elle qui avait donné le rythme pendant tout l'échange. Même si elle était une novice, elle avait compris que Bruce était un très bon amant, il l'avait envoyée dans un monde jamais exploré. Elle avait vraiment eu de la chance d'avoir eu une première fois aussi passionnée et incroyable. Et Léa ne regrettait rien...

Puis Bruce se pencha vers elle et lui donna un léger baiser qui se transforma très vite en un langoureux baiser. Aveuglés par le désir, ils redécouvrirent le corps de l'autre. Cette fois-ci, Léa fut beaucoup plus à l'aise et osa même caresser son amant. Interloquée, Bruce sourit face à son audace, décidément, elle le surprenait toujours. Il savoura les caresses maladroites mais délicieuses de sa petite-amie.

Soudain, on toqua à la porte.

« Léa, tu es réveillée ? », fit alors une voix masculine.
« Oh mon dieu, c'est mon père ! », s'écria Léa, en chuchotant pour ne pas éveiller les soupçons de son père.

Bruce afficha un air paniqué avant de se relever brusquement, suivie par Léa. Celle-ci remit sa nuisette tandis que Bruce se battait avec son pantalon. Dans d'autres circonstances, Léa aurait probablement eu un terrible fou rire. Lorsqu'elle fut un minimum présentable, elle chercha un endroit où Bruce pourrait se cacher. Au même moment, les coups furent de plus en plus pressants augmentant le stress des deux amoureux.

« Léa ?! Tu m'entends ? Tu vas être en retard au lycée ! », fit Sam.

Heureusement que Sam avait pris l'habitude de ne pas entrer avant d'avoir la permission de sa fille. Il respectait bien trop son intimité.

« Je...Peux-tu attendre une minute, papa, je..., répondit enfin Léa, en essayant de masquer tant bien que de mal sa panique.

Elle se tourna vers Bruce, celui-ci finissait de s'habiller mais devant le regard paniqué de Léa, il se cacha soudainement sous le lit. Léa mit la couverture de telle sorte qu'on ne puisse pas le voir avant de donner enfin la permission à son père, celui-ci commençait à s'impatienter.

« Papa ! », fit-elle avec une joie faussement enjouée lorsqu'elle le vit entrer.

Elle n'était vraiment pas douée pour les mensonges surtout dans ce genre de situations critiques. Sam fit une drôle de tête.

« Euh, il y a un problème ? ».
« Pas du tout, papa. Pourquoi ? », répondit-elle précipitamment, peut-être un peu trop.

Elle vit son père soupirer un peu puis se diriger vers son lit, Léa eut le cœur battant. Puis il s'assit sur le lit, Léa fit les gros yeux : sous le poids de son père, Bruce fut pratiquement écrasé. Il bougea légèrement pour pouvoir respirer tout en essayant de faire le moins de bruit possible.

« Léa, je crois qu'il faut qu'on se parle », dit Sam, d'un air grave.

Les battements de son cœur battirent de plus en plus vite, Léa était anxieuse et priait de tout son être que son père ne vit pas son petit-ami caché sous son lit.

« Pourquoi veux-tu me parler ? », fit-elle, une voix blanche.
« Assis-toi, s'il te plaît », répondit évasivement son père.

Hésitante, Léa s'avança doucement et s'assit lentement sur son lit en espérant ne pas écraser encore plus Bruce.

« Alors de quoi voulais-tu me parler, papa ? », répéta Léa, d'une voix pressante.

Elle voulait absolument qu'il quitte enfin sa chambre. Cette situation plus ou moins saugrenue avait assez duré.

« De ton comportement » , répondit-il simplement, légèrement agacé. « Depuis quelques temps, j'ai bien remarqué que tu me cachais quelque chose. Si tu crois aussi que je n'ai pas vu que tes notes avaient baissé, tu te trompes », expliqua t-il.

Léa fut honteuse, à la fois car son père avait raison mais en plus elle se faisait sermonner devant son petit-ami.

« Papa...Ce n'est pas trop le moment, il faut que je me prépare pour aller au lycée ! », tenta Léa à mettre fin à la conversation.
«Tu as largement le temps de passer au moins dix minutes avec ton père ! », s'écria Sam. « Surtout que je te crois vraiment peu depuis quelques temps ! ».
« Papa... »
« Léa, je sais que tu es en train de devenir une belle jeune femme. Je sais aussi que tu rentres dans un stade de ta vie où tu commences à t'intéresser aux garçons... »

Léa eut une soudaine envie de s'enterrer au fond de la terre. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle allait avoir ce genre de conversation avec son père alors que son petit-ami était caché sous son lit ! Décidément, son père avait un don pour l’embarrasser.

« Papa, je n'ai pas trop envie d'avoir cette conversation tout de suite... »
« Ne t'inquiètes pas, je...je sais que tu es déjà bien renseignée sur...euh...enfin, tu vois. », fit son père, gêné.

Comme tous les pères, Sam avait beaucoup de mal à discuter ce genre de choses avec sa fille. Quant à celle-ci, ses joues étaient en feu, pendant que Bruce résista de toutes ses forces pour ne pas éclater de rire. En plus, il fut très intéressé par la conversation entre Léa et son père...

«  Papa, que cherches-tu à me dire ? », s'impatienta Léa, mal à l'aise.
« Ce que je cherche à te dire c'est que je comprends que tu commences à avoir tes petits secrets, à avoir quelques expériences amoureuses, mais...J'aimerais tellement que tu fasses attention à toi. Les hommes de ton âge ne veulent une unique chose, et j'aimerais beaucoup que tu penses à toi avant de de t'aventurer à ce genre d'expériences ».
« Papa... »
« Non, laisses-moi finir, s'il te plaît. Pour moi, tu seras éternellement ma petite fille adorée mais je sais que dans très peu de temps, tu deviendras une femme. J'aimerais que tu restes cette petite fille, de garder cette innocence encore quelques temps...Avant que tu ne sois totalement prête. »

Une once de culpabilité s'insinua chez Léa mais finalement, malgré les paroles de son père, elle ne regrettait en rien de ce qu'il s'était passé la nuit dernière. Elle avait été prête et c'était ça le plus important, même son père l'avait dit.

« Parfois, j'aimerais tellement que ta mère soit encore là. Elle aurait tellement mieux parler de ce genre de choses », ajouta tristement Sam.

Léa baissa les yeux tristement, sa mère lui manquait terriblement.

« Papa...Je sais que je ne me suis pas montrée très accessible depuis quelques temps. C'est juste qu'entre le lycée, les devoirs, l'entretien de la maison, et mes amis, il ne me reste que très peu de temps libre. Mais ce n'est pas pour ça que tu es un mauvais père ou que je ne t'aime plus, c'est juste que je commence à prendre mon indépendance, à vivre ma vie. Et ne t'inquiète pas pour les garçons, ceux de mon âge, je les trouve beaucoup trop immatures...Je t'adore, papa, je tiens à ce que tu le saches. », répondit-elle, sincère.

Ému, Sam prit sa fille dans ses bras.

« Je suis rassuré que tu ne sembles pas t'intéresser aux garçons de ton âge -Léa et Bruce sourirent légèrement- mais j'apprécie beaucoup le petit Matt. C'est le seul garçon avec qui je t'autorise à sortir ! 
« Matt ? Mais papa, il est mon meilleur ami !. 
« Je n'ai jamais cru aux amitiés entre une fille et un garçon. Et puis, je le vois bien en tant que gendre. », sourit-il.
« Papa ! Je crois que je suis jeune pour penser à me marier, non ?
« En effet, tu es beaucoup trop jeune. De toute façon, tu n'as pas intérêt à te marier avant que tu es au moins quarante ans ! », plaisanta t-il.

Léa rit doucement avant d'enlacer son père, puis celui-ci quitta enfin la chambre et lorsqu'elle se rendit compte qu'il était bien parti. Elle aida Bruce à sortir de sa cachette.

« Est-ce que ça va ?  Navrée que tu as dû assister à cette conversation père/fille ! », fit-Léa, embarrassée.

Bruce la rassura :  « Ne t'inquiètes pas, j'avoue que j'ai beaucoup apprécié cette petite conversation. Ton père tient à toi ».

Léa lui sourit et l'embrassa passionnément. Ils eurent du mal à se séparer mais Bruce quitta enfin Léa en passant par la fenêtre. La jeune Lycéenne alla ensuite se préparer pour aller au lycée.  La journée avait drôlement commencé, allait-elle bien se finir ?